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  • annelouisederohan

"Il paraît impensable de créer un produit en ignorant l’avis de l’utilisateur final"



Le regard de Teddy, Consultant en informatique. Il nous raconte son métier et sa contribution à la transformation digitale des entreprises. Un partage d’expériences riches et variées ainsi que des conseils avisés pour faciliter la prise en main des nouveaux outils.





Peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton métier ?


La programmation informatique est ma principale activité. J’ai un profil de développeur web, à la fois « front » et « back », et cela m’amène à travailler sur un assez large éventail des composantes d’un projet. J’interviens à la fois dans la conception, la création et la maintenance des outils dont se serviront les opérationnels. Mon rôle va tout d’abord consister en un dressage des possibilités techniques face à un problème métier, en discussion avec les responsables du projet. L’équipe de développeurs dont je fais partie fera ensuite les choix nécessaires vis-à-vis de l’éventail de technologies répondant aux besoins établis lors de l’étape précédente. Enfin, une fois ces choix faits, les développements peuvent commencer conjointement à l’évolution du projet, des besoins, et des technologies utilisées et disponibles.



Pourquoi avoir choisi cette voie ? Que préfères-tu dans ce métier ?


En étant consultant, je suis amené à travailler sur les projets d’entreprises variées, dans des domaines divers, le tout en fonction de mes goûts et de mes compétences. C’est cette polyvalence qui m’a d’abord attiré dans l’univers du conseil et qui me plaît toujours aujourd’hui. Ce que j’apprécie, c’est de pouvoir en apprendre beaucoup sur des technologies différentes, accompagné de différentes équipes IT. Je suis en constante montée en compétence tout en ayant la chance de partager mon expertise sur des projets innovants et forts en challenge !



Quelle est ta contribution à la transformation digitale ?


Je travaille en ce moment sur des applications web et mobile de commande, et l’une des fonctionnalités que je développe est le Click&Collect, utilisé par de nombreuses entreprises aujourd’hui (Sephora, Auchan, Fnac, …). Une telle fonctionnalité implique de nombreux challenges comme la gestion en temps réel de l’inventaire disponible. Cependant, les avantages sont considérables : gain de temps (recherche de produits dans les rayons, attente en caisse), pas de frais de livraison, garantie de disponibilité des produits, etc.


Auparavant, j’ai participé à la création d’une caisse d’auto-encaissement, telle qu’on peut en trouver dans les grands supermarchés où les clients scannent eux-mêmes leurs produits… sans qu’ils aient à le faire. Le projet a été réalisé dans le domaine de la restauration collective, où les clients sont des "convives", et les produits des "aliments". Chaque convive, après avoir rempli son plateau avec différents plats qu’il souhaite consommer, se retrouve face à une borne équipée d’un pose-plateau. Après s’être identifié auprès de la borne, les produits disposés sur le plateau sont analysés grâce à un réseau de neurones (reconnaissance visuelle), et affichés directement sur l’écran. Le client n’a donc plus qu’à valider sa liste de plats avant de se faire débiter.

J’ai également eu une autre expérience touchant à l’Intelligence Artificielle, lors de la création d’un chatbot. L’objectif ici était de créer un nouveau point d’entrer pour le recrutement d’une entreprise. Le chatbot est déployé sur le site de l’entreprise en question, et est capable de fournir un panel d’informations qui pourrait intéresser les candidats visiteurs du site. Quel est le processus de recrutement ? Combien de collaborateurs y a-t-il ? Quelles sont les activités de

« teambuilding » ? Le chatbot peut également récupérer un dossier de candidature (importation d’un CV en PDF et d’une lettre de motivation) et l’envoyer directement aux Ressources Humaines. Ici, c’est la personnification du chatbot qui rend l’expérience intéressante : des réponses amicales, quelques blagues, le tout autour d’une promotion de l’entreprise. En effet, un chatbot sur un site web est disponible 24h/24 7j/7, contrairement à un standard téléphonique tenu par des employés.


Il y a 2 ans, j’ai travaillé sur le robot Pepper, de SoftBank Robotics (Japon), transformé en robot d’accueil pour les clients et candidats d’une entreprise. A la fin du projet, le robot était en capacité de recevoir les visiteurs en leur demandant avec qui ils ont rendez-vous, prévenir l’interlocuteur par message de leur arrivée, leur indiquer la fontaine à eau, répondre à des questions sur l’entreprise, et même jouer au morpion avec eux pour écourter l’attente.


Comment cette transformation peut-elle être vraiment efficace et avoir lieu selon tes différentes expériences ? Quel constat en fais-tu ?


Il y a une chose qui selon moi est primordiale pour qu’un projet soit un succès, et ce qu’il s’agisse d’un projet digital ou pas : la communication. La plupart des ratés que j’ai pu vivre étaient au moins en grande partie dus à un problème de communication, inter-équipe comme intra-équipe. J’ai la chance de rencontrer tous les jours des profils experts dans leur domaine : des développeurs, des Product Owner, des DSI, des QA, des DevOps, et j’en passe. Malheureusement, être un expert au sens « hardskills » (compétences formellement démontrables,) du terme ne suffit pas du tout à faire de soi un bon élément, moteur de la réalisation d’un projet. En effet, les « softskills » (domaine de l’intelligence émotionnelle) sont, je pense, tout autant voire plus importants. Et pourquoi donc ? Aussi qualitative qu’elle soit, une information détenue par un individu n’a de valeur que si elle est transmise, certes, mais de façon correcte. En cela j’entends les bons destinataires (sans en oublier surtout), avec la bonne précision (adapter son discours à ses interlocuteurs et sans faire de rétention) et si possible dans un contexte adapté (« right place, right time ») – le tout bien entendu accompagné d’un minimum de courtoisie mais cela va de soi…


Comment imagines-tu le numérique de demain ?


Fort heureusement, j’ai le sentiment que le monde évolue en ce sens. De plus en plus de méthodes (cf. les méthodologies agiles) et d’outils (outils de collaboration, de gestion de versions, de communication, …) sont développés. Cela n’empêche pas qu’il reste un effort non négligeable à faire de la part des personnes concernées sur leur utilisation.


Je vois un monde qui maîtrise mieux ses outils technologiques, et ce même chez les opérationnels. A ce jour encore, on retrouve de la part de certaines équipes opérationnelle une certaine difficulté (voire parfois une méfiance) vis-à-vis des technologies de façon générale. Il y a selon moi plusieurs raisons à cela, notamment, le manque de formations ou encore la sensation de « remplacement ». En effet, il est important d’accompagner les collaborateurs lors de la mise en place d’une nouvelle solution IT. Et plus encore, il faut les intégrer pleinement à la conception de cette solution : il paraît impensable de créer un produit en ignorant l’avis de l’utilisateur final. C’est la raison pour laquelle en contrepartie, j’imagine aussi des équipes techniques plus proches des besoins fonctionnels, grâce à des ateliers, des retours d’expérience et du suivi.

Tout ceci contribuera fortement à disposer d’une information à la fois disponible (rangée, facile à trouver grâce aux outils) et cohérente suite à la participation des différentes parties concernées.

Après tout, il n’y a pas que les technologies qui manipulent l’information, les humains aussi...


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