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annelouisederohan

" Finis les beaux discours, soyons (enfin) agiles ! "

Dernière mise à jour : 12 févr. 2020


Le regard de Mayane, Product Owner dans de grandes entreprises. Un retour d'expérience d'une experte du digital et des conseils pour rendre les entreprises plus agiles.




Déjà, peux-tu nous rappeler en quoi consiste ton métier de Product Owner?

Un Product Owner va à la rencontre des clients qui sont les métiers. Je dois appréhender leurs besoins pour créer des solutions et faciliter leur travail ou créer de nouveaux services en lien avec la stratégie de l'entreprise. Ces solutions sont nommées "Produits" et notre rôle est d’en être le garant. D’une part auprès des clients, mais d'autre part auprès de l'équipe technique qui les développera. Le processus de création du produit est itératif pour maîtriser son évolution et réajuster la stratégie ou la vision avec le client et l'équipe. L'objectif est d'avancer petit à petit pour élaborer le produit en répondant à ses attentes mais aussi en proposant des solutions innovantes pour l’enrichir et aller plus loin dans la réponse si nécessaire.



Qu’est-ce qui te plaît dans ce métier ?

J'aime être en contact avec des métiers et des personnalités différents. Je suis amenée à rencontrer de nombreux corps de métiers qui ont des exigences et des contraintes propres à leur activité et qui, bien souvent, n’ont rien en commun avec le digital. C’est là où réside tout l’intérêt : s’imprégner de visions opérationnelles spécialistes dans des univers neutres et non technologiques. Cet environnement, riche et stimulant, est propice à la réflexion, le partage et donc à la conversion des besoins en solutions digitales adaptées. J’aime le travail en équipe, la solidarité est fondamentale car bien souvent les contraintes, au même titre que les succès, sont partagés ensemble.

Quels sont les écueils rencontrés lorsque tu as voulu mettre en place les Méthodes agiles ?

La plupart du temps les organisations pensent qu’il suffit de deux réunions et puis « on verra au moment venu ». Les entreprises ont tendance à confondre mise en place de l’agilité, transformation Digitale et conduite du changement. Ces trois concepts ne sont pas nécessairement liés car une entreprise qui n’a pas opéré de conduite du changement pour sensibiliser ses employés, aura d’immenses difficultés à procéder à sa transformation digitale, et il lui sera quasi impossible de mettre en place une des Méthodes agiles. La campagne est perdue d’avance car c’est comme demander d’apprendre à un garagiste à changer un pneu en utilisant une brosse à dent..


L’autre obstacle perpétuellement rencontré est l’ignorance et le manque d’intérêt des couches managériales pour la mise en place d’une des méthodes. Or, comment s’attendre à ce que des collaborateurs s’impliquent si leur hiérarchie se désintéresse de leur nouveau mode de travail ? Montrer l’exemple est un excellent moyen de motiver les collaborateurs à s’engager pour le changement.



Comment alors rendre les entreprises plus agiles ?


Je pense qu’avant de penser « je voudrais mettre en place de l’agilité parce que tout le monde en fait et il paraît que ça fonctionne », il vaudrait mieux démarrer par quelques questions de bon sens (car l’agilité vient de constats de bon sens ) :


- Quels sont les freins à mon activité ?

o Savoir ce qui freine une entreprise, peu importe le niveau est le point départ logique or beaucoup d’entreprises pensent chiffre.. or l’agilité et les processus itératifs ont besoin de temps pour être efficaces.

o La question est donc : mon entreprise a-t-elle le temps de changer ?

- Mon organisation actuelle est-elle saine pour accueillir du changement ?

o J’ai consulté les collaborateurs, c’est eux qui vont changer de méthode de travail, il faut en parler ENSEMBLE.


- Est-ce que je suis prêt(e) à me laisser conseiller par quelqu’un pour mettre en place la méthode qui conviendra le mieux ?

o Est-ce que je suis conscient(e) qu’à chaque contexte sa méthode ?

Si une organisation arrive à se poser ne serait-ce que ces quelques questions alors il y aura certainement moins d’échecs car ce ne serait plus la « tendance » qui régirait le changement mais plutôt le bon sens comme le veut le Manifeste Agile. Une entreprise qui ne se remet pas en question sera en revanche une machine à broyer.





Finalement, l'agilité est un enjeu surtout humain ?


C’est bien là le cœur du sujet : l’enjeu est principalement l’humain.

L’agilité est un genre de boîte à outil méthodologique qui s’avère parfaitement inutile si elle n’est pas utilisée à bon escient. Effectivement, vous pouvez mettre toutes les cérémonies, plannings, sprints, outils etc que vous voulez, si personne ne s’engage alors c’est inutile.

La conduite du changement est ici primordiale et les entreprises, si toutefois elles souhaitent réussir la mise en place de l’agilité, se doivent de donner du temps aux équipes de s’organiser.



Et cela commence par de l’engagement ?


L’engagement consensuel d’une équipe réside dans le fait que les choix sont décidés en équipe, en écoutant tout le monde, en laissant sa place à chacun et en ayant confiance.

Comment demander à des personnes de travailler sur un sujet si vous ne les embarquez pas ? On a besoin de sens dans notre travail tout comme on a besoin de savoir qu’on nous écoute et qu’on nous fait confiance. Il peut y avoir des échecs et des succès, mais ils sont toujours en vécus en groupe.

Je discutais avec un ami coach agile chez Allianz Group en Allemagne et nous discutions sur le fait que finalement, l’agilité est une boîte fermée par un cadenas :

- Le cadenas est la philosophie de bon sens et de confiance transmis par le Manifeste

- La boîte est un ensemble d’outils méthodologiques

Les entreprises ont presque toutes trouvé la boîte. Il ne leur reste plus qu’à l’ouvrir.



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